mercredi 8 septembre 2010

Fatigue

Tout est compliqué, j'ai l'impression de m'épuiser à courir dans le vide, à rassembler les morceaux épars d'un monde qui s'écroule sur lui-même. J'écris sur l'écran, sans encre, sans papier d'identité pour prouver que je suis bien le fils de mon père, de ma mère, pour prouver que j'existe, que je suis français, pour prouver que je respire. La présence physique n'est pas suffisante. La présence est niée. Maladresse d'exister. Et sans adresse on n'est rien. On nait rien. L'homme en mouvement effraye. Les nazis ont gagné la guerre, les Roms décèdent et la disquette m'est plus dure à avaler que pour un cd-rom. Triste machination, alors que tout nous machinise. La santé se morcelle avec notre vision, le corps une mécanique huilée dont les rouages ne sont plus compris comme faisant partie d'un tout. Ils nient l'esprit dans le sang. Ils nient l'esprit dans le monde. La famille se désagrège, l'individu enfermé par ses propres images. Par ses propres chimères. L'autre n'est plus qu'un pantin que l'on se plait à agiter selon nos caprices. Je suis las de moi-même, et pourtant je suis là. Encore et en corps. Alors que la terre tremble. Ils lui brûlent son sang et elle tremble. Et les nations affichent propriété privée sur son épiderme. Nos communications se pixélisent, la voix est anxiogène et ceux qui l'élèvent sont raillés et terminent leur vie dans un tonneau. Il n'y a pas de contestation possible. La contestation est le système car la réaction tue l'action. La décadence s'accélère dans tout ce progrès actuel qui n'est qu'un mythe. Et ma fuite un leurre. J'ai peur de la suite, mon entourage s'égare sur le droit chemin, à force de gagner sa vie, il se perd. Machine arrière. Je reviens à moi et ils voudront m'enfermer. Paranoïa légitime de l'homme qui essaye d'être libre.

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