mercredi 7 octobre 2009

Et si ?

Et si j'avais eu la chance du débutant ? Et si pour une fois tu t'étais planté sur le potentiel d'un artiste ? Et si on vivait dans un camping car sur les routes du monde ? Loin du monde. Loin de la mode, loin de ce qui se fait, de ce qu'on devrait faire. On s'arrêterait dans une ville de temps en temps pour choper une meuf et prendre de la drogue. Et le reste du temps on pêcherait, on enregistrerait des bruits sur un vieux magnétophone, on écrirait des trucs. Et si on était libres ? Et si je n'envoyais pas ce message ? Et si pour une fois j'arrêtais de penser pour finalement agir...


j'aime pas le début de ton message

car, bien sûr, tu as eu la chance du débutant, je l'ai eu en mon temps, on l'a tous à un moment ou un autre, ce qui est important c'est ce qu'on en fait après, on s'en fout de la chance du débutant, mauvaise excuse, si tu as envie de te branler la nouille trouve au moins des arguments engagés de non-productivité, de décroissance, le monde va mal ma bonne dame, avec tous ces produits chimiques qui m'empêchent de bander.... et puis ces satellites qui détraquent la météo, rien ne va plus, je préfère vivre avec une brindille dans la bouche plutôt qu'une paire de couille dans le potage, vous comprenez...

et puis je ne calcule pas en terme de potentiel, artistique ou autres d'ailleurs. les potentiels sont là, partout, en chacun de nous, tout le monde a un potentiel, tout le monde peut changer, tout le monde peut changer le monde... c'est tellement vrai, c'est tellement simple qu'il n'y a presque personne pour le faire, tout le monde peut décider de changer de slip ou de garder celui de la veille, je te renvoie à la fin de ton message

et je ne me plante jamais

et puis je ne suis pas un bon pote pour laisser sans réponses ces questions existentielles mais ô combien cruciales, ces questions crues, ces questions qui te clouent à la croisée des chemins, le regard du diable au fond des yeux, l'ange qui te dit "tourne à droite", et le démon qui te dit "tourne à droite", et toi qui tourne en rond, sur ton crucifix, si fier de te poser ces questions...

et ce n'est peut-être pas un hasard si j'oublie de te répondre, car je me pose ces questions 366 fois par an, 40 fois par mois, 19 fois par semaine, 28 fois par jour, 92 fois dans l'heure, hélas, je ne les comprends que trop bien, mais les clous m'empêchent d'avancer, et puis ça rouille, ça pique, ça nique, ça mouille, c'est la fête à la grenade explosive, et ça fait boum-boum dans ma tête

et puis, et si on découvrait que vivre c'est pas que respirer le parfum des fleurs ? et si on pouvait chanter la pollution avec la même joie que l'esclave le champs de coton ? le chant des gros cons ? les échappés du zoo dans l'armée des 12 singes ? apostrophe, apologie, posologie du virtuel ? tous ces points d'interrogation qui ne sont que du vent... et si on avait envie de laisser quelque chose d'un peu plus concret que la drogue et les meufs ? comme un coup de voiture bélier à la banque du sperme ? un gros coup de zizi dans le capitalisme, ou une bonne grosse diarrhée au Louvre ? et si on avait envie de foncer tête baissée dans le mur en se disant que peut-être cette fois il va finir par casser ? et si on voulait agir sur ce siècle ? et sur le prochain ? et pourquoi pas sur le millénaire ? s'inscrire dans le temps, des empreintes de doigts sur la gland...

et enfin, si le temps qui tourne, le vent qui tourne, les dents qui poussent, les plantes qui moussent, l'eau qui monte, les joints qui tournent, la vache qui bouse, Jamel debouze, Jean-Michel Troisbouses, pince-mi et pince-moi sur un bateau, tous les connards de la terre et d'ailleurs, les forces telluriques, le magnétisme, l'électro-magnétisme, la divination, la gravité, la natation, la brasse indienne, ou coulée, le dos-crawlé, le gros trop laid, Dieu, Karl Marx, Tekilatex, une table de ping-pong, King Kong, Hong Kong, le mahjong, toutes les rimes en "ong", un fer à repasser, mon shampoing Weleda au marron d'inde qui n'agresse pas le cuir chevelu, le cirque Pinder, le ju jitsu, le tao, Mao, le cacao, Paco Rabane, miss france, vice france, la cocaïne, un chien, l'armée du salut, l'arbre centenaire, des vacances au ski, une porte de jardin, les marseillais, Virgine Ledoyen et Anne Roumanov dans un show lesbien, une brosse à dent complètement abimée avec presque plus de poils, un ours brun, une course à pied, le regard émerveillé d'un enfant au petit matin devant un dauphin qui encule une tortue sourde et muette, des cartes à jouer, du beurre, de la margarine, du lait frais, 6 oeufs, crème fraîche, crème uht, 12 yaourts, des desserts, du fromages frais, des petits suisses, un jus d'orange, du saumon fumé sauvage, des légumes, une salade, du saucisson, du paté et n'oublie pas de passer à la boulangerie pour prendre une baguette bien moulée mais pas trop cuite, des gros mots, des gros, des maigres, un mec qui passe par là, et bien d'autres encore...

et bien imagine, comme John Lennon, que tout ça, tous ces gens, toutes ces choses, toutes ces abstractions, toutes ces non-choses et tous ces non-gens qui s'unissent et qui se tiennent par la main pour te dire de fermer ta gueule


j'espère que tu vas bien, bises

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